par Jean-Yves Giraudeau » 27 08 2008 13:48
Il faut aussi réfléchir à un autre problème de fond (très drôle), pourquoi posséder un Bélouga (ou un autre bateau de caractère) ?
Lorsqu'on rénove une longère bretonne, ou une ferme berrichonne, ou un chalet savoyard, à aucun moment on envisage de l'enlaidir de menuiseries en PVC ou d'une véranda en aluminium. Essayons d'avoir un peu plus de rigueur dans la conservation de notre patrimoine navigant.
Les bélougas réellement représentatifs d'une époque de la plaisance française du milieu du vingtième siècle, il n'en n'existe quasiment plus. Perso j'en connais moins d'une demi-douzaine. Fonds en CP, ponts en simili teck, sauvetage à l'époxy, tout cela est très bien, parfois très beau (Lobélia et Dame-Jeanne en particulier), mais attention un jour nous réaliserons trop tard qu'il ne reste plus aucun Bélouga dans son état d'origine.
Pour t'aider à réfléchir à ce problème, je te conseille la lecture d'un livre remarquable, « Passion du bateau classique » édité chez « Van de Velde ». C'est un manifeste hautement intelligent (voir légèrement intellectuel), et qui donne à réfléchir sur ce qu'il faut faire, jusqu'où il faut aller lorsqu'on restaure une unité à valeur patrimoniale.
Pour en revenir à ton bateau, si tu peux sauver les fonds croisés, n'hésite pas, il ne reste pour ainsi dire aucun témoignage de cette technique de construction. Tu auras des fuites, c'est sûr, toutes les constructions classiques font de l'eau. Si tu ne veux pas renouer avec la joie humide de la plaisance à l'ancienne... laisse-toi séduire par les sirènes de l'époxy, ce que tu perdras en âme, tu le gagneras en peine.
Jean-Yves, l'ex patron du
plus beau bélouga de l'univers.